Mars Bleu : une prise en charge optimisée du cancer colorectal

25 mars 2024

Chaque année, le mois de mars est consacré à la sensibilisation au cancer colorectal à travers l'initiative Mars Bleu.

À cette occasion, le Dr Benoît Gignoux et Morgane Baudet (infirmière RAC) nous éclairent sur les avancées dans la prise en charge de cette maladie à la Clinique de la Sauvegarde (Ramsay Santé) et l'importance d’un dépistage précoce.

Le mois Mars Bleu vise à sensibiliser le grand public à la prévention et au dépistage du cancer colorectal. Avec 45 000 nouveaux cas par an en France (et 18 000 décès), il s'agit du troisième cancer le plus fréquent dans le pays. « Le dépistage du cancer colorectal est recommandé chez tout le monde à partir de 50 ans. Il permet de dépister des saignements occultes dans les selles sur un simple prélèvement de selles. En cas de test positif, il est recommandé de réaliser une coloscopie qui permettra de dépister et d’enlever des polypes, lésions qui précèdent toujours le cancer. Ce test joue un rôle essentiel permettant d’éviter la survenue du cancer ou d’améliorer les chances de guérison grâce à une prise en charge précoce » souligne le Dr Benoît Gignoux. 

Facteurs de risque et protecteurs du cancer colorectal

Bien que la cause du cancer colorectal ne soit pas toujours identifiée, il existe des facteurs de risque bien établis. L'âge, l'obésité, le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, de viande rouge et de charcuterie sont associés à un risque accru du développement de la maladie. « À l'inverse, une alimentation équilibrée et riche en fibres ainsi qu'une activité physique régulière peuvent jouer un rôle protecteur », poursuit l’expert. 

La RAC (ou Réhabilitation Améliorée après Chirurgie) : un progrès majeur

Le traitement du cancer colorectal est chirurgical comprenant une résection du colon (ou du rectum) suivie d’un rétablissement de la continuité. Cette chirurgie a connu une première révolution avec la cœlioscopie qui permet une chirurgie mini-invasive.

En parallèle, s’est développée une nouvelle approche centrée sur le patient et son parcours de soins avec la RAC. « Cette méthode, proposée au sein de la Clinique de la Sauvegarde depuis 15 ans, vise à optimiser la récupération des patients après une intervention chirurgicale », déclare Morgane Baudet, infirmière. Cette méthode fait intervenir l’ensemble de l’équipe soignante à toutes les phases du chemin clinique du patient : c’est-à-dire avant, pendant et après la chirurgie.

Elle comporte :

  • Une journée de préparation préopératoire complète ou le patient rencontre l’infirmière, la diététicienne, la kinésithérapeute, le chirurgien, l’anesthésiste et le secrétariat. Cette session d’information permet de sensibiliser le patient sur les questions de nutrition mais aussi sur l'exercice physique afin d’optimiser son état de santé avant la chirurgie, ou encore de l’informer sur l'intervention et le préparer au retour à domicile. « Parce qu’un patient bien préparé et informé a déjà fait la moitié de son parcours » ajoute Morgane Baudet.
  • Au bloc, une approche chirurgicale mini invasive avec la coelioscopie, la suppression des drains et des sondes facilite la mobilisation du patient. Un protocole d’anesthésie moderne avec peu de morphine et une anticipation de nausées permet un meilleur confort dès le réveil.
  • La RAC permet de réduire les complications post opératoires notamment celles liés à l’alitement et hospitalisation (phlébite, infection urinaire ou pulmonaire…). Ainsi, la durée d’hospitalisation habituelle de 8 jours est réduite à quelques jours, voire chez certaines équipes expertes comme à la Clinique de la Sauvegarde de réaliser cette chirurgie en ambulatoire.
  • Enfin, le retour à domicile est sécurisé grâce à un suivi post-opératoire digitalisé Maela pour assurer une continuité des soins et une surveillance appropriée.

« Grâce à cette approche innovante, la qualité de vie des patients est optimisée avant, pendant et après l'intervention avec d’excellents retours des patients », concluent les professionnels de santé.